Une tortue revêt dès potron-minet son foyer. Elle le nettoie, puis se met en chemin. Rien ne semble stopper son évolution. Ni les moussons. Ni le feu du soleil. Ni les bêtes féroces. Son mouvement demeure uniforme, dirigé vers son but. Lequel ? Rejoindre un homologue ? Découvrir le monde ? Nul n’est en mesure de répondre. Elle progresse, c’est tout ce qu’on peut en dire. 1 000 kilomètres sillonnés. Un bel exploit pour ses lentes foulées ! Elle ne s’interrompt point, envers et contre tout. De temps en temps, elle rejoint les flots. Un répit bien mérité. Sous l’onde iodée, elle sprinte. Elle est libérée, délivrée, des lenteurs terrestres ! Les kilomètres sont bientôt engloutis. Le globe défile. Seulement… son but ne se dessine onques. Elle erre pour l’éternité. Coincée entre terre et mer. Si vous croisez cette tortue un jour, complimentez ses efforts, offrez-lui un coin de verdure. Et vous supplierez cette vieille Lepidochelys de vous révéler les secrets de son odyssée.
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