Farlen Boutenpomme récoltait les petits-pois de son champ. Il avait commencé dès le lever du soleil, quand l’air était encore frais. Désormais, le soleil rendait la tâche plus harassante. Farlen essuya la sueur de son front d’un revers de main et contempla son travail. Une douzaine de paniers étaient déjà remplis. Il allait pouvoir faire des conserves pour l’hiver et en vendre aux voisins. Il savait que Nell n’en semait plus dans son petit carré de terre, car elle préférait lui acheter les siens, les meilleurs qu’elle ait jamais goûtés.
Il rentra les paniers dans la petite grange attenante à la maison et entreprit d’écosser une partie des petits-pois. Il se demandait bien pourquoi on les appelait ainsi. Ils n’étaient pas si petits que ça. Ses mains verdissaient au fur et à mesure qu’il déchirait les cosses duveteuses. Au bout d’un moment, son dos commençait à lui faire mal, ses doigts étaient crispés et ses yeux fatigués de se concentrer sur la tâche.
Farlen se leva de sa chaise, secoua ses boucles rousses en grognant et s’étira. Il se rendit dans sa maison toute de bois et se servit un verre d’eau qu’il savoura en regardant ses champs par la fenêtre de la petite cuisine.
Soudain, le silence. Pas de linottes mélodieuses. Ni de bruants proyer. Ni de cailles des blés. Farlen posa son verre à côté de l’évier. Il scruta le ciel, l’horizon. De légères ondes apparurent dans le verre. Encyclies sans objet qu’il ne remarqua pas.
Il sortit. Le soleil brillait toujours. Il se gratta la tête nerveusement. Il toussota. Lança un « Y a quelqu’un ? ». Un tremblement. Puis deux. Puis quatre. De plus en plus fort. Il fut renversé. Les yeux écarquillés vers le ciel, il la vit. La chaussure gigantesque. Un humain !
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